Vampire Prosecutor : Premières Impressions

Youpi ! J’ai enfin réussi à regarder les trois premiers épisodes de Vampire Prosecutor ! Mine de rien, c’est encore la croix et la bannière pour arriver à regarder les dramas du câble dans des conditions normales.  Des vidéos à la qualité fluctuante (quand il y en a), idem pour le son parfois purement et simplement désynchronisé de l’image et/ou brouillé, des sous-titres qu’il faut resynchroniser manuellement toutes les cinq minutes, etc. J’ai dû tester je ne sais combien de lecteurs vidéos avant d’en trouver un qui parvient à tout faire fonctionner correctement, et encore il reste quelques problèmes techniques (heureusement mineurs). BREF. J’arrête de vous embêter avec mes péripéties techniques. J’espère que j’aurais moins de soucis avec les prochains dramas du câble.


Vampire Prosecutor ne fait pas beaucoup de chichis autour de son thème principal. Aussi éloquent que son titre (pouvait-on trouver plus direct ?) le drama entre immédiatement dans le vif du sujet : introduction violente (on commence par le commencement avec la « contamination » de Min Tae Yon et sa métamorphose) et sur le champ une enquête pour nous plonger dans la matière légale du scénario. Le drama ne s’embarrasse pas d’indications explicites, ne fait pas beaucoup de cérémonie autour de la présentation des personnages. Excellent choix pour traiter ce genre du vampire très à la mode qui commence à lasser, et d’autant plus justifié par le format court de douze épisodes.

J’apprécie que le héros fasse un usage mesuré de ses pouvoirs, et que sa soif de sang ne soit ni trop incontrôlable, ni trop maîtrisée. Préservez-nous des vampires végétariens, merci. Le héros est tout de même sur le fil du rasoir puisqu’il doit s’approvisionner régulièrement en sang frais, mais le fait que les lieux et les corps sanglants qui composent son environnement quotidien signifient pour lui une ouverture vers le passé et non une tentation insoutenable apporte une alternative bienvenue. Quelques éléments placent le héros vampire dans la lignée de la modernité : sa résistance au Soleil, ses veines qui continuent de saigner et son approvisionnement clandestin à l’aide d’un réseaux potentiellement douteux de trafic de sang. La question du secret de son identité est abordée avec légèreté, mais elle aura son importance pour la suite.

J’ai commencé ce drama pour son acteur principal, Yun Jung Hoon. Découvert l’année dernière dans Jejoongwon, c’est un acteur que j’ai vu évoluer lentement mais surement au contact du formidable casting. Retrouvé ensuite dans Snow White, son attitude décontractée et cette auto-dérision dont il sait faire preuve ont achevé de me convertir. Attifé de Lee Yong Won, il forme avec ce dernier ce fameux duo contrasté, assortiment comique universel plutôt bien adapté en l’occurrence pour dédramatiser les affaires assez glauques qu’ils doivent démêler. Lee Yong Ha (Iljimae, Baker King) apporte une touche féminine bienvenue et me rappelle un peu le personnage Song Ji Hyo dans Crime Squad, les répliques idiotes et la garde-robe ignoble en moins. Sinon c’est un peu la même jeune femme curieuse, intelligente et un brin garçon manqué, intriguée par le héros. Il y a quelque chose en plus chez elle que cette incarnation basique du rôle féminin des cop show, et plutôt que de se dire « il en faut bien une » le scénariste s’est creusé les méninges pour lui donner de la profondeur et d’intelligence.


Ma seule crainte recoupe l’un des reproches les plus souvent adressé à des dramas comme Yaksha et Little Girl K : très occupé à soigner son aspect, son rythme soutenu et la nervosité de son scénario, le drama fait souvent l’impasse sur l’émotion. Elle est présente, en particulier dans la force de caractère des personnages, mais il reste encore beaucoup à faire pour que je puisse ressentir un attachement plus prononcé. Je ne dis pas que le drama doit forcément donner des antécédents tragiques et des défauts mignons à l’intégralité de ses personnages pour que je puisse ressentir quelque chose de plus que de l’admiration, mais j’aimerais voir un peu plus que de simples accrochages. Je pense que ça va venir, mais ce bougre Tae Yon de n’est pas très communicatif, et il lui manque encore un peu de spontanéité pour qu’il soit plus qu’un beau vampire en costume.

En réalité ce n’est qu’à la fin du second épisode que je me suis sentie investie dans le scénario. Si le drama laisse la part belle à la résolution des différentes intrigues, il ne prend encore que très peu le temps de s’attarder sur la nature vampirique du héros, son passé et l’enquête principale. C’est grâce à ces petits morceaux dispersés çà et là que nous allons pouvoir nous impliquer, en marge du divertissement facile que représentent les enquêtes.

Casting : A J’en ai déjà parlé brièvement et je n’ai pas grand chose à rajouter. Pas de miscasting, chacun est bien dans ses baskets là où il est.

Scénario B+ : Pas mal du tout, même si le choix de limiter le nombre d’enquête à un épisode a l’inconvénient d’empêcher les crimes de devenir réellement palpitants, faute d’incertitude quant à l’issue de l’enquête. Chaque épisode est même réglé comme une horloge (exposition/générique/examen de la scène/psychométrie/répartitions des tâches/interrogations des témoins et examens des preuves au labo/mises en commun des informations/suspense/parfois second crime/résolution spectaculaire, souvent avec un membre du groupe en danger/virée au club pour boire du sang/information sur le passé du héros ou méditation sur sa vengeance/fin). C’est inhabituel, je salue cette initiative mais n’étant pas très adepte de ce format je garde mon penchant pour celui adopté par H.I.T, Crime Squad, Sign, etc (une enquête s’étale sur environ trois épisodes, parfois moins, parfois plus). Pour l’instant les enquêtes elles-mêmes sont menées de manière satisfaisante, j’attends d’en savoir plus sur le vampire serial killer. Enfin le câble nous soulage de deux éléments souvent gênants : exit les parents, exit le carré amoureux. Nos héros sont des adultes responsables sans problèmes d’argent ou de famille, et c’est une alternative non négligeable.

Réalisation : A Le drama est…bleu. Bleu et blanc, comme si nous étions dans un réfrigérateur géant. J’exagère le trait, mais c’est rare d’avoir une seule couleur aussi soulignée dans la majorité des scènes d’un drama. Les mouvements vifs de caméra, le montage nerveux me font beaucoup penser à Joseon X-Files, l’image épileptique en moins. Ça convient très bien au sujet et au ton de Vampire Prosecutor et pour une fois c’est efficace dans la construction des scènes, et pas seulement esthétique. Par contre si il y a un esthétisme purement gratuit, c’est celui des scènes de combat. Je ne vais pas m’en plaindre parce que c’est vraiment bien fait et ça me rappelle City Hunter. Pour la musique, les costumes et les décors, encore une fois on sent qu’on est sur le câble. Les personnages sont habillés comme des gens normaux, pas de placement marketing lourdingue à l’horizon, les décors font vrais et on oublie l’ambiance studio. Je vous conseille de regarder le drama en HD, ça vaut la peine. Si vous pouvez le faire ça vaut aussi la peine de se projeter les épisodes. Pour une comédie romantique ça n’ajoute strictement rien, mais si vous pouvez projeter des sageuks ou des dramas d’action comme Little Girl K ou Vampire Prosecutor, ça leur donne une toute autre dimension.

Verdict : Good Kimchi Un habile mélange de procédure légale, d’action et de mystère. L’élément fantastique est la cerise sur le gâteau. Il dote le héros dandy d’une aura charismatique discrète mais séduisante, peu comparable aux recyclages actuels du phénomène des créatures aux dents longues. Je ne sais pas ce que les scénaristes comptent faire avec 12 épisodes, s’ils vont se concentrer sur l’intrigue principale après avoir expédié plusieurs enquêtes, ou s’ils vont nous plonger plus rapidement dans le cœur du mystère lancé au cours de la toute première scène du drama. Je garde en tête qu’ OCN a déjà accordé à God’s Quiz une seconde saison, et Vampire Prosecutor a le potentiel d’une licence à longue durée.

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