En vrac :
My Sassy Girl/Windstruck/Cyborg Kanojo : My Sassy Girl est mon premier film sud-coréen ! Le comportement agressif de l’héroïne passe moins bien aujourd’hui, mais l’histoire est d’une efficacité émotionnelle imparable et la réalisation est électrifiante. Les deux autres volets de la trilogie du souvenir de Kwak Jae Yong complètent bien l’expérience.
Castaway on the Moon : Génial. L’une de mes romances favorites tous pays/années confondus, et l’un de mes films préférés tout court.
Christmas in August : L’ultime mélodrame, simple mais dévastateur sur un photographe qui tombe amoureux alors qu’il sait qu’il est en train de mourir. J’ai pleuré. Beaucoup.
Feathers in the Wind : Très charmant et dépaysant, mais un poil oubliable.
April Snow : Excellent scénario, rendu un peu anodin et longuet qui réussi tout de même à toucher. Son Ye Jin et Bae Young Joon sont très beaux à regarder.
Lump of Sugar : Scénario ultra basique qui m’a fait pleurer comme une idiote dans la salle de cinéma, mais je pleure en général dès que c’est des histoires de chevaux. Je suis tout sauf objective par rapport à ce film, un peu facile et tire-larme, mais la réalisation (surtout au début) est magique.
Babo/Miracle of Giving Fool : A failli être totalement oubliable, mais CETTE FIN et Cha Te Hyun font en sorte que non.
My Wife got Married : J’ai vu ce film trop tôt pour apprécier son message, et surtout je ne l’ai pas regardé avec les bonnes attentes. Avec du recul, je reste mal à l’aise avec la manière dont ils traitent leur sujet (trop de secrets qui abîment la relation principale), mais j’apprécie beaucoup plus la fin.
The Harmonium in my Memory : Très joli et émouvant, mais difficile de s‘immerger dans ce film quand on ne fait pas partie de la génération qu’il veut rendre nostalgique. Aurait pu être intemporel, mais a manqué le coche.
Virgin Snow : Aucune idée de comment j’ai fait pour terminer, je crois que je l’ai fais en plusieurs fois. Après une introduction plutôt sympathique et un thème pertinent (une romance entre un jeune sud-coréen et sa camarade japonaise), ça devient criminellement long, niais, et nous assomme de pathos sans aucune subtilité. Lee Jun Ki a joué dans d’autres films moins abrutissants, ça ne vaut pas la peine de s’infliger celui-là.
A Millionaire’s First Love : La version commerciale et téléphonée du mélodrame « maladie terminale » avec une Lee Yeon Hee qui en était encore à se demander ce qu’elle faisait sur un plateau de tournage (et nous avec). A totalement échoué à me toucher, alors que je suis plutôt bon public pour ce genre de scénario.
I’m a Cyborg, But That’s OK : Essaie un peu trop d’être « bizarre » visuellement au risque d’aliéner le spectateur, mais n’en n’est pas moins très beau et touchant.
My Mother, The Mermaid : Thème très original sur les fantasmes qu’on peut avoir sur l’histoire d’amour de ses parents, superbement exécuté. Lumineuse, extraordinaire Jeon Do Yeon.
Into the White Night : Beaucoup trop froid, au point où ça devient impossible de s’investir émotionnellement pour les personnages. Son Ye Jin est glaçante.
My Dear Desperado (2010, Kim Kwang Shik)
On suit avec plaisir et avec beaucoup d’implication le couple de My Dear Desperado. Le film est un peu prévisible, et il ne dépaysera pas les habitués du cinéma sud-coréen. Pour ma part je trouve que l’on est tellement impliqué avec les personnages que l’analyse des développements scénaristiques s’efface devant l’émotion intense procurée par les évènements. Encore une fois c’est le sentiment des personnages qui est mis à l’honneur, plus que la volonté de faire quelque chose de nouveau ou d’impressionnant. Partie pour voir une petite comédie sympathique pour passer le temps, j’ai terminé le film avec les yeux brillants. Je vous recommande vivement de découvrir le film, qui nous rappelle encore une fois qu’on n’a pas besoins d’être ni cynique ni niais pour faire une bonne comédie romantique.
Suicide Forecast (2011, de Jo Jin Mo)
Seo Yon (Younha), Young Tak (Im Joo Hwan) et Bok Soon (Jung Sun Kyung) vont trouver Mr Oh, un agent d’assurance qui vient de fermer boutique. Il les redirige vers Bae Byung Woo (Ryuu Seung Beom), un jeune agent qui leur fait signer un contrat d’assurance vie pour remplir ses quotas, en fermant les yeux sur une règle d’or du métier : ne jamais contracter avec des personnes ayant des antécédents suicidaires. Deux ans plus tard, Byong Woo a fait carrière et le patron d’une boîte prestigieuse lui propose un poste. Mais l’un des clients de l’agent se suicide juste après avoir conclu un contrat d’assurance-vie avec lui, et il se retrouve sous l’opprobre de ses proches qui regrettent son attitude blasée de commercial hypocrite. L’un de ses collègues et amis ressort les dossiers des trois clients suicidaires et lui demande d’aller les voir pour les convaincre de changer de contrat. C’est ainsi que Byung Woo commence un drôle de porte-à-porte sur les quais et dans les quartiers pauvres, réalisant peu à peu la vacuité des slogans qu’il assène.
Suicide Forecast nous embarque à la découverte de trois personnes en grande précarité : une jeune chanteuse de bar endettée qui s’est construit son logement dans un camping-car désaffecté au bord du fleuve, un SDF souffrant du syndrome de Tourette qui fait le tour du quartier tous les jours pour trouver du travail afin de subvenir aux besoins de sa sœur et de sa nièce, et une veuve avec quatre enfants à charge dans les quartiers pauvres de la ville, ces fameux quartiers à flanc de montagne que l’on voit toujours menacés de rénovation, entraînant l’expulsion forcée des locataires. Le danger était de tomber dans la facilité, et le scénario se permet de donner un peu trop largement dans le pathos. Il se rattrape avec un final haletant et touchant. Ce côté féérique l’empêche d’être le film social du siècle, mais il en fait un joli conte de Noël. C’est l’éternelle histoire de Mr Scrooge, sous les traits d’un Ryu Seung Beom toujours aussi dynamique et inspiré, en commercial cynique qui se reconvertit dans le social. Il comprend que donner son temps, offrir une oreille attentive et de la sincérité a plus de pouvoir que tous les paniers-surprises et belles phrases creuses qu’il répète à l’envie.
Verdict : Malgré ses quelques dérapages par la case mélo, ce film est une boule d’énergie et d’optimisme qui refuse l’hypocrisie et fait valoir les actes concrets sur les promesses en l’air dans un domaine pas forcément très sexy (la misère financière et sociale). Ce n’est pas un chef-d’œuvre, mais il vaut définitivement le coup d’œil. 3/5
Little Black Dress (2010, de Heo In Mu)
Quatre BFF dans le vent, fraîchement diplômées, se lancent sur le marché du travail. Leur amitié est mise à rude épreuve par la jalousie, et commence à vaciller sérieusement lorsque les secrets et les rancœurs font surface.
En quelques phrases : Little Black Dress aka My Black Minidress est le prototype du chick flick raté, et souffre en plus du défaut récurrent des scénarios sud-coréens schizophréniques où la première partie « comique » (emphase sur les guillemets) est très mal articulée avec la seconde, inutilement pathétique et moralisante. Le réalisateur a voulu faire quelque chose de trendy en s’inspirant des films et séries américaines du genre qui s’intéressent au consumérisme des jeunes générations, mais se plante royalement et échoue aussi bien à éveiller la sympathie qu’à poser des questions pertinentes sur le sujet. Le film pâtit d’une réalisation maladroite et d’une approche superficielle. Il est pessimiste sans pour autant assumer son discours pseudo-sociologique, et semble ne pas savoir s’il veut nous rendre ses héroïnes attachantes ou absolument insupportables. Park Han Byul et Yoo In Na s’en tirent plutôt bien et parviennent à insuffler un peu de vie dans les plantes vertes prétentieuses qu’on leur donne à jouer, Cha Ye Ryeun est dans ses plus mauvais jours, zombie-style, et Yoon Eun Hye débite son texte comme un automate, l’air complètement paumée. Les hommes sont traités comme des objets de luxe qu’elles iraient acheter aux galeries de leur quartier, leurs métiers respectifs semblent les ennuyer à mourir, il n’y a aucun rythme (les scènes sont interminables), les « blagues » souvent basées sur la moquerie gratuite ne sont pas drôle, nous avons des flashbacks de scènes récentes plus propres à un drama qu’à un film, le montage est atrocement morne (une scène après l’autre, sans inventivité aucune), les twists sont cheap au possible, etc, etc.
Verdict : J’ai eu l’impression d’être attablé ou plutôt coincé en face d’une camarades de classe ou collègue superficielle et imbue d’elle-même qui ne sait pas parler d’autre chose que de son nombril, forcé à l’écouter pendant des heures se plaindre de ses faux problèmes de cœur et de travail. Comme expérience de cinéma, il y a mieux.